Efficacité opérationnelle et coût du risque au cœur des défis 2024

BNP Paribas, qui vient de signer dans l’assurance (via Cardif) un accord pour le rachat de la participation (9 %) détenue par Fosun dans Ageas, a confirmé la trajectoire de croissance régulière de son résultat net part du groupe à travers le cycle et son objectif de rentabilité des fonds propres tangibles (ROTE) à horizon 2025 dans un intervalle de 11,5 % à 12 % et de 12 % en 2026. Le groupe voit son résultat net distribuable en 2024 dépasser celui de 2023. Il prévoit d’accélérer et d’élargir ses mesures d’efficacité opérationnelle de 400 millions d’euros, portant l’objectif du plan 2022-2025 à 2,7 milliards d’euros. Cette annonce s’inscrit dans un contexte de dégradation de la rentabilité des banques. Si le coefficient d’exploitation de BNP Paribas s’est amélioré de 64,7 % à 61,6 % en 2023, selon une étude de KPMG portant sur un panel de cinq banques françaises (BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole, Crédit Mutuel Alliance Fédérale et Société Générale), le coefficient d’exploitation moyen s’est dégradé de 305 points de base à 66,5 % par rapport à 2022, malgré une baisse des contributions au Fonds de résolution unique (FRU). Cette détérioration est la résultante d’un effet de ciseaux négatif entre augmentation des charges et baisse des revenus. En 2023, le coût du risque des établissements français de l’échantillon étudié par le cabinet a reculé de 4 %, s’élevant à 9,9 milliards d’euros, à comparer à 10,3 milliards en 2022, année marquée par la guerre en Ukraine et les tensions inflationnistes.
Pour autant, KPMG a relevé une tendance dans la tendance : un coût du risque en forte hausse sur les créances douteuses (stage 3) en 2023 chez BNP Paribas (+41 %) chez Société Générale (+23 %), chez Crédit Agricole (+32 %), chez BPCE (+61 %) et chez Crédit Mutuel Alliance Fédérale (+66 %). Cette évolution est en phase avec la remontée des défaillances d’entreprises qui ont dépassé leur niveau prépandémique de Covid-19. Sur la durée de son plan, BNP Paribas a réaffirmé son objectif annuel de coût du risque de moins de 40 points de base.